article paru dans la dépêche du midi le 5 juillet 2017

Etrange impression lorsque l'on pénètre dans l'ancien temple recouvert de tentures de toile blanche parsemées d'innombrables croix rouge cousues sur ces supports. Il s'agit de la première exposition mondiale de ces croix façon patchwork symboles des croix rouge que les nazis posaient en bas des dossiers des handicapés physiques ou mentaux et qui scellaient définitivement leur sort.

A l'origine de cette étonnante exposition une Américaine de Caroline du Nord, Jeanne Hewell-Chambers, une écrivaine et quilteuse (adepte du patchwork) confrontée dans sa famille par le handicap accidentel d'une proche rendue intellectuellement dans l'impossibilité de communiquer normalement.

S'intéressant alors de près au handicap mental et physique, Jeanne Hewell-Chambers découvre horrifiée un épisode de la seconde guerre mondiale où 70.273 hommes, femmes et enfants furent condamnés par des croix que les médecins nazis apposaient en bas de leur dossier.

Elle décide d'un projet un peu fou, celui de faire réaliser par les quilteuses du monde entier 70.273 croix rouge cousues sur fond blanc. Un projet qui a pris corps et qui démarre à Lacaze en présence de Jeanne Hewell-Chambers, où sur 57 quilts figurent 8.015 croix pour autant de victimes.

Un travail de 400 bénévoles de l'Occitanie et de la Nouvelle Aquitaine, initié par la présidente régionale de France-Patchwork, Katel Renon et pour le Tarn par Cécile Milhau. Ce projet va maintenant être exposé en Angleterre puis , tout en prenant de l'ampleur grâce aux quilteuses du monde ira dérouler ses croix de couleur rouge à Dachau avant de continuer son tour du monde.

Le maire Guy Sablayrolles lors de l'inauguration a déclaré aux visiteurs et à Jeanne l'Américaine : «Ce trajet symbolique est porteur d'espoir pour les handicapés».